Over The Rainbow (2011)


FR

A l'extrême Ouest d'Oahu, île la plus peuplée de l'Etat de L'Aloha, de nombreux hawaiiens se sont rassemblés au fil des ans en un ghetto sous les palmiers, entre pitbulls et pickups. A quelques miles d'Honolulu et sa folle expansion, on s'abrite de bâches qui semblent fondre sous la chaleur écrasante lorsqu'elles ne sont pas gorgées de l'eau des pluies diluviennes caractéristiques de l'archipel.

Pour certains «houseless» ce mode de vie est un choix. Mais pour la plupart, ce village de cabanes sans eau potable ni électricité est un refuge pouvant permettre de se reconstruire après avoir tout perdu suite à l'explosion économique de l'île. Et ici malgré les conditions difficiles, on se réjouit de pouvoir contempler la «million dollar view», cette vue imprenable sur l'Océan.

Ceux que l'on appelle à leur grand regret les «hawaiian natives » ressentent encore fortement les effets du colonialisme. Et rares sont les descendants de la Reine Lili'uokalani, détrônée en 1893 par un groupe d'individus cherchant à annexer l'archipel aux Etats-Unis, à être prêts à intégrer les camps que le gouvernement met peu à peu sur pieds pour les accueillir. Des réserves, en quelque sorte, avec gardiens et couvre-feux.

Ce travail tend à illustrer le besoin de se sentir chez soi et de ne pas s'apitoyer malgré un lourd passé encore fatalement présent. Empreintes d'une certaine nostalgie, les images sont habitées par des personnages sereins pour la plupart, bien que profondément révoltés.




EN

In the extreme west of Oahu, the most populated island of the Aloha State, a few hundred people gathered themselves together over the years into a ghetto under palm trees, between pitbulls and pickups. Those who are called «hawaiian natives» still feel strongly the effects of colonialism. To subsist the economic explosion of the island, they built a «tents village» in front of the Ocean. Here, they can still admire the million dollar view, as they say.

When I left, the police was forcing the houseless to leave, in order to «clean» the beaches. In fact, the government wants to open Oahu’s last unexlpoited place to tourists, who are afraid to come to the west of the island.

I would like to continue my documentary work. The evolution of my project is to go back to Oahu and see how the persons I met are living today. Maybe did they stand on the beaches, but maybe are they in one of the «reservation camps » in the surroundings of Makaha (the government was building it when I left), even if they don’t seem ready to integrate these camps and their rules (guards, curfew...).
This work aims to illustrate the need to feel home, despite a heavy past fatally present. Imbued with a certain nostalgy, the images are inhabited by characters for the most serene, although deeply revolted.


back